Suite à la parution, fin août, de la circulaire de gestion des affectations et des conditions d’exercice des TZR, qui entérine une modalité d’affectation « transitoire en période de rentrée » de collègues TZR dans l’attente du recrutement de collègues contractuels et la publication sur le site de l’académie d’une liste de poste à pourvoir de 350 BMP, le SNES-FSU a rédigé une lettre ouverte à la rectrice et demandé en urgence cette audience.
Nous avons été reçu le vendredi 8 octobre par Mme Jannick Chrétien, secrétaire générale de l’académie, Mr Fabien Jaillet, secrétaire adjoint -DRH, Mr Laurent Villerot, chef de la DPE et un doyen des IA-IPR.
Voici le compte-rendu de nos échanges :
Les problèmes liés aux affectations des TZR
Nous avons demandé des explications sur les modalités d’affectation des TZR en cette rentrée 2021 et dénoncé les conséquences des affectations « transitoires ».
Mme Chrétien nous a expliqué leur « stratégie » cette année : affecter un maximum de TZR à l’année dès le mois de juillet, puis pour les supports (nombreux !) de petites quotités restant vacants à la rentrée, les gestionnaires de la DPE ont reçu pour consigne d’installer des TZR en attendant de recruter des collègues contractuels. Mr Villerot a ainsi précisé que 60 TZR avaient été affectés provisoirement dont 52 ont été reconduits jusqu’au 22 octobre (début des vacances d’automne). Il a expliqué ensuite que le travail d’affectation des TZR et des contractuels se fait « dans la dentelle » afin d’ « optimiser » le remplacement.
En réponse à la colère des collègues TZR, Mme Chrétien et Mr Jaillet évoquent seulement un défaut de communication par manque de temps et de mise « sous pression » des services et proposent pour régler cela l’année prochaine un « webminaire » à destination des TZR pour mieux leur expliquer les modalités de leur affectation ! Proposition qui montre bien à quel point ils ne prennent pas ou ne veulent pas prendre la mesure de la dégradation du remplacement dans l’académie et des conditions d’exercice des collègues TZR !Nous demandons ensuite jusqu’à quand un TZR pourra être prolongé en attente du recrutement d’un contractuel, puisqu’il était indiqué la date du 24 septembre dans la circulaire et que la majorité a déjà été prolongée jusqu’au 22 octobre.
Mme Chrétien nous répond qu’ils ne vont pas « jouer à cela très longtemps », sans davantage de précision, et nous avons compris, au cours des divers échanges tout au long de l’audience, que si un contractuel venait à se présenter sur un des postes publiés et affecté à un TZR alors ils pourraient enlever le TZR pour l’affecter ailleurs !
Mme Chrétien nous a d’ailleurs avoué ne pas bien voir la différence entre un TZR qui est prolongé dans la cadre d’une affectation « transitoire » et un TZR qui effectue des remplacement de courte et moyenne durée ! Nous avons vivement contesté et lui avons expliqué que ce n’est pas du tout la même chose en terme de visibilité pour projeter, construire et programmer un enseignement pour les élèves, pour monter des projets ou encore accepter ou non la fonction de professeur principal.Nous avons ensuite dénoncé la proposition qui a été faite à au moins deux collègues TZR d’allemand, par leur inspection, d’assurer un enseignement à distance hors zone limitrophe : Mme Chrétien nous assure que cela n’a été qu’une piste de travail évoquée lors d’une réunion et que si cela était à l’avenir vraiment envisagé nous en serions informés. Il s’agirait donc d’une initiative personnelle de l’inspection d’allemand !
Pour conclure sur les modalités d’affectations, nous avons rappelé que nos revendications ne visent en aucun cas à opposer les collègues contractuels et TZR entre eux mais que seule l’augmentation du nombre de TZR pourra permettre un remplacement de qualité pour les élèves et respectueux des conditions de travail des TZR, nous rappelons dans ce cadre qu’un TZR qui n’est pas affecté à son maxima de service est pour autant très utile dans l’établissement où il complète son service, en dédoublant des classes, en co-enseignant ou en assurant de l’aide aux devoirs ou du soutien aux élèves, que les heures qu’il effectue ne sont pas des heures perdues. Mme Chrétien a alors qualifié notre vision d’ « utopiste » !
Enfin, nous avons dénoncé l’épuisement des collègues affectés loin de leur RAD, en zone limitrophe, et rappelé que les affectations devraient se faire uniquement dans la zone du TZR et que certaines situations doivent faire l’objet d’une attention particulière lors des affectations : les collègues sans véhicule personnel, les collègues avec des enfants en bas âge nécessitant un mode de garde qui n’est pas flexible à souhait et les collègues ayant des problèmes de santé.
Les problèmes liés aux arrêtés d’affectation
Les problèmes du nombre d’heures figurant sur les arrêtés
Le problème est récurent et nous le remontons chaque année : les heures supplémentaires n’apparaissent pas sur les arrêtés d’affectation et parfois des TZR cumulent un grand nombre d’heures supplémentaires ou sont considérés par le rectorat comme n’étant pas affectés à leur maxima de service et se voient confier un troisième remplacement ! Mr Jaillet nous indique que cela est lié à une difficulté technique du module SUPLEE utilisé par les chefs d’établissement et nous informe qu’une plaquette à destination des chefs d’établissement est en cours de réalisation et que la procédure pour déclarer les heures supplémentaires leur sera indiquée.
Les arrêtés anti-datés
Le problème est également récurent : Mr Villerot nous assure qu’il n’y a pas de volonté de priver certains TZR de leur ISSR et que la procédure pour établir des arrêtés aux bonnes dates à bien été communiquée dans ses services. Il faut donc faire remonter toutes les situations individuelles pour correction en cas de problème !
Les problèmes de communication avec les services du rectorat
Nous avons également rappelé que les problèmes de communication avec les services de la DPE persistent : de nombreux collègues, TZR ou non, restent sans réponse à leurs mails, sans même un accusé de réception. Si nous sommes conscients des difficultés liées au sous-effectif dans les services du rectorat, cela reste problématique pour les collègues, d’autant plus quand les demandes portent sur des éléments financiers à régulariser. Mr Jaillet nous assure que les gestionnaires font du mieux possible et pense que la mise en place du service de RH de proximité devrait améliorer la situation dans les années à venir.
En conclusion, nous constatons une fois de plus que le rectorat est toujours à la recherche de la solution miracle qui permettrait de pourvoir 100% des remplacements sans remettre en question la cause du problème : le manque de moyens ! Trop de postes restent vacants, les classes sont trop chargées et épuisent les collègues et il n’y a pas assez de TZR ! Dans cette logique d’optimisation du remplacement à moyen constant, les conditions d’exercice des collègues ne peuvent que se dégrader. Il est donc plus que jamais nécessaire de continuer à se mobiliser pour exiger une augmentation des moyens pour le service public d’Education : des créations de postes et une revalorisation conséquente pour enrayer la crise de recrutement !
10 novembre 2021