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Décidément, le nouveau monde jupitérien ressemble à s’y méprendre à "l’ancien monde". Ainsi, notre ministre n’a rien trouvé de mieux, après la saignée en postes que va générer la réforme des lycées, pour économiser encore sur notre dos et celui de notre jeunesse, que le rétablissement de la deuxième heure supplémentaire obligatoire, assorti d’un recours accru aux contractuels… Et pourquoi pas le rétablissement du travail des enfants ? « Le sucre serait trop cher, si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves »*…Toujours la même antienne, les mêmes arguments, une longue tradition de refus de payer le travail, de refus de partage des richesses et de construction des solidarités pourtant bien nécessaires.
C’est le vrai visage du libéralisme. Qu’il s’agisse des salaires, des retraites, des services publics, de la protection sociale, de la réforme du lycée, après celle du collège, du bac, de Parcoursup, c’est toujours un coût, toujours plus insupportable pour les financiers qui nous gouvernent.
Convaincu-e-s que nous le valons bien, que notre jeunesse mérite mieux, nous sommes descendu-e-s dans la rue, le 9 octobre, pour réclamer hausse des salaires, des pensions, des moyens en postes à la place des suppressions inscrites au budget, aux côtés des salariés du privé. Nous y retournerons le 12 novembre, un lundi, pour défendre l’École que nous voulons, qui n’est pas le tout individuel, tant pour les parcours de nos élèves que pour nos carrières, mais bien celle qui conçoit l’accès aux savoirs de haut niveau pour tous comme un investissement, pas celle du tri social ni de l’exclusion. Nous continuerons sans relâche à montrer, décrypter les contre réformes (colloque retraite le 18 octobre, stage lycée le 15 novembre) que vous entendez mener tambour battant.
Oui Monsieur le ministre, il ne suffit pas de prôner la bienveillance derrière le masque, pas plus que d’affirmer la confiance à longueur de medias tout en coupant les vivres dans le secret des cabinets !
Nous avons une grande force par rapport à vous, nous croyons dans le sens et les valeurs de l’École, nous croyons en la jeunesse de ce pays, que nous refusons tout net de voir sacrifiée.
Nous vous le clamerons, uni-e-s dans la mobilisation du lundi 12 novembre !
*Montesquieu – De l’esprit des lois (de l’esclavage des Nègres)