Cet article n'est probablement plus d'actualité
Dans un contexte de crise sociale et d’inquiétudes fortes dans la société notamment dans les domaines de l’emploi, des salaires, de la protection sociale et de l’avenir des services publics, les agents de la Fonction publique sont des éléments décisifs pour renforcer les solidarités, développer la cohésion sociale et réduire les inégalités. À ce titre, c’est un non-sens de les stigmatiser et de les désigner en termes de coût social, de déficit budgétaire et de dette publique.
Le gel des traitements des fonctionnaires depuis 2010, la diminution des mesures catégorielles et, avec l’augmentation des retenues pour pension, une baisse importante du pouvoir d‘achat qui ôte toute attractivité à l’emploi public.
C’est particulièrement vrai pour nos métiers du Second degré où la crise de recrutement perdure et repousse toujours plus loin les perspectives d’amélioration de nos conditions de travail.
Conditions de rentrée : rien ne va changer…
Dans l’académie de Grenoble, la dotation ministérielle après avis du CTM est de +140 équivalents temps pleins (ETP). Là encore, le jeu de dupes se poursuit, si l’on examine ces chiffres de plus près.
Le Recteur ne retire pas aux collèges 34 postes au titre de l’évolution démographique, mais il attribue ces postes à l’Éducation prioritaire. C’est donc du redéploiement à enveloppe constante au sein des collèges. En lycée, sont insufflés 105 moyens nouveaux, pour un total d’environ 80 lycées, qui compenseront à grand peine la hausse démographique.
Malheureusement, nos conditions de travail vont rester pesantes, sans perspectives d’allègement des effectifs, ni de dégel du point d’indice, pourtant indispensables pour mettre fin à la crise de recrutement inquiétante qui perdure. Les décisions en matière d’Éducation prioritaires ont été prises à moyens constants, elles ont parfois engendré une baisse des moyens accordés… Bref, rien ne va dans le sens d’une véritable priorité à l’Éducation.
L’affirmation encore plus nette de choix néolibéraux par le gouvernement , le recul de la FSU aux élections professionnelles, les difficultés à mobiliser le 3 février ont fait évoluer défavorablement le rapport de force que nous avions su imposer lors de la loi de refondation et de l’écriture du décret sur nos ORS. C’est pour cette raison que les tenants de l’École fondamentale, toilettée en École du socle en 2005, et les chantres de la logique managériale et comptable (Cour des comptes, SNPDEN…) sont repassés à l’offensive.
En témoigne également les projets collège.
La Ministre a présenté une vision véritablement caricaturale du collège actuel et proposé de vieilles recettes inopérantes, tout droit surgi du passé, lourdes de menaces en termes de diminution des horaires disciplinaires et de redéploiements.
Ce programme pédagogique n’invente rien, il renvoie aux débats de l’inopérant socle de 2005.
Aucune réponse cependant aux questions qui se posent au quotidien :
augmentation des effectifs de classes, diminution des moyens pour le travail en groupes, manque de cohérence des programmes, mixité sociale et scolaire de plus en plus faible, multiplication des réunions et des prescriptions, absence de moyens pour la concertation et le travail collectif, formation initiale subie dans les ESPE et formation continue en berne.
C’est bien le choix de l’austérité, qu’il faut mettre en échec, et c’est ce que nous aurons à cœur de faire, avec l’ensemble des salariés du public et du privé, dans la grève et les manifestations du 9 avril.