21 avril 2009

Edito

« A la septième fois les murailles tombèrent »

logo archives

Cet article n'est probablement plus d'actualité

« A la septième fois les murailles tombèrent »

Déstabilisé par les grèves et manifestations puissantes des 29 janvier et 19 mars, le pouvoir affecte pourtant de maintenir le cap de sa politique : les saignées drastiques dans les effectifs de fonctionnaires — visant à réduire les dépenses publiques et alléger ainsi la participation aux dépenses collectives des plus hauts revenus et des secteurs privilégiés qui constituent sa clientèle — vont se poursuivre. Le mot de « réforme », oripeau traditionnel de ces coupes claires, ne cherche même plus à dissimuler son véritable objet de démantèlement du patrimoine commun et des repères collectifs. Devant cette attitude du pouvoir politique, devant la morgue méprisante des puissants, devant les suppressions d’emplois, les difficultés quotidiennes pour le plus grand nombre tandis qu’une minorité de privilégiés continue à se goberger à nos frais, des mouvements sectoriels et luttes locales se sont radicalisés : pêcheurs, électriciens et gaziers, travailleurs de grandes industries et de leur sous-traitant, de l’audio-visuel public, de l’enseignement supérieur et de la recherche, etc.

Face à ces mouvements, le pouvoir continue d’opposer, au-delà de quelques formules de batteurs d’estrade, son arsenal policier et judiciaire. La criminalisation des mouvements sociaux collectifs se poursuit. De ce point de vue, la citation et la condamnation pour « occupation illégale » des travailleurs de Caterpillar — condamnation donc de la grève avec occupation — constituent une formidable régression du droit des travailleurs. L’invocation de la « liberté du travail » par des « employeurs », véritables sicaires des actionnaires, au moment où ils annoncent des centaines de suppressions d’emplois, donnent la mesure de cette morgue et de ce mépris.

Dans notre secteur nous devons poursuivre les mobilisations pour l’Ecole — offre d’enseignement, égalité du doit à l’éducation, postes, carrières, salaires, conditions d’emploi — et ainsi apporter notre pierre à la construction d’un Premier mai de luttes massif, unitaire et puissant.

Après les grèves et manifestations de l’automne et les formidables mobilisations de janvier et mars, ce jour doit être davantage que l’habituelle commémoration des répressions de Chicago et Fourmies, un nouveau temps fort de l’expression collective des travailleurs pour un autre partage des richesses et pour une société de justice et de liberté.