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Au lieu de profiter de l’été pour réfléchir à cette situation inédite de déni de démocratie, à sa volonté coûte que coûte d’imposer une réforme contre la majorité des personnels, et qui ne répond en rien aux difficultés vécues par nos élèves, la Ministre s’entête et va, répétant telle une poupée mécanique que sa réforme est votée, et qu’elle s’appliquera.
Pourtant, c’est par deux fois déjà que la profession a dit non à cette réforme qui creuserait encore plus les inégalités, sans répondre aux enjeux véritables.
Aujourd’hui, ce sont les parents qui commencent à se faire entendre, notamment dans un sondage qui pointe entre autres leur refus de voir fondre un peu plus les enseignements, et l’instauration d’encore plus de mise en concurrence des établissements. Tout cela, sous couvert d’autonomie, vendue comme universelle panacée, mais une autonomie qui n’est jamais que celle des chefs d’établissement, managers toujours plus zélés nous le savons bien.
Alors, Madame la Ministre, pour votre réforme, c’est toujours NON, et nous le répéterons, encore plus nombreux, dans la grève du 17 septembre, dont vous portez l’entière responsabilité.
Et sachez bien que les collègues qui travaillent en lycée sont complètement solidaires, car ils vivent de fait, par la réforme Chatel, tous les effets néfastes que vous voudriez transplanter en collège. Que dire alors du lycée qui s’ensuivrait ? Nous ne voulons même pas l’imaginer.
D’ores et déjà, il faut savoir si vous deviez encore rester sourde, que c’est à Paris en octobre, en manifestation nationale, avec les parents et les associations que nous irions vous dire NON, toujours NON !
Vous devez, Madame la Ministre, accepter d’abroger ce décret, promulgué la nuit telle une lettre de cachet, et ouvrir des négociations pour une autre réforme, parce que oui, les élèves sont trop souvent en difficultés au collège, et les collègues en situation de souffrance. Il vous faut accepter de débattre des propositions de la profession que nous portons, examiner sérieusement nos conditions d’exercice et nos salaires. Les effectifs sont toujours pléthoriques, du fait de la hausse démographique, et les postes créés suffisent à peine à maintenir des conditions de travail désastreuses depuis 2012 pour nous et nos élèves. La crise de recrutement perdure et s’enlise dans le second degré ; c’est l’avenir de notre jeunesse qui est en jeu. Cela mérite un peu de sérieux.
Suite aux actions que nous avons menées, des négociations ont commencé dans la Fonction Publique. Il y est question de refonte des grilles indiciaires, mais toujours pas de dégel du point d’indice. Si des perspectives sont en effet ouvertes, elles le sont à horizon 2017, voire 2020, ce qui est bien lointain vu l’érosion constante de notre pouvoir d’achat. Pour autant, ces propositions vont plus loin que celles faites à l’ouverture des discussions et méritent d’être examinées ; cependant, la Ministre de la Fonction Publique subordonne la discussion en février sur le dégel du point d’indice à la signature du protocole, et menace de tout retirer s’il n’y a pas signature majoritaire. Au-delà d’un procédé inacceptable, le Snes et la FSU ont fait le choix de consulter les syndiqués, parce qu’il est nécessaire, pour faire bouger les lignes, de créer un véritable rapport de force. Il faut donc très rapidement prendre connaissance de ce protocole, et répondre à la consultation puisque la FSU doit se prononcer mi-septembre. Seule une implication massive dans cette bataille pourra peser pour des mesures plus favorables. C’est aussi le moyen de construire la journée interprofessionnelle du 8 octobre sur les salaires et l’emploi. Nous sommes plus que fondés à obtenir la revalorisation de nos métiers.
C’est une rentrée combative où nous pouvons gagner, qui est à notre portée !
Bonne rentrée