L’usine à gaz se met en place sur le dos des personnels : exigeons des conditions acceptables !
Bien que nous continuions de demander l’abrogation de la réforme et dans l’urgence l’annulation de la première session d’épreuves communes qui doit avoir lieu à partir de janvier et la transformation de la session de juin en épreuves nationales, les E3C se mettent en place : il nous faut donc agir localement pour en atténuer les conséquences sur la santé et les conditions de travail des personnels ainsi que sur la valeur nationale du diplôme.
En organisant localement les épreuves, en choisissant localement le sujet, les conditions d’égalité sont rompues. Une épreuve nationale oblige tous les enseignants sur le territoire à préparer leurs élèves au niveau de cette épreuve, quels que soient les difficultés et le milieu d’origine des élèves. En ayant connaissance du sujet dès le mois de décembre, quels enseignants ne seront pas tentés d’orienter leurs cours jusqu’aux dates des épreuves pour mieux y préparer leurs élèves ?
L’organisation des épreuves, le choix du sujet, la gestion du calendrier, les corrections supplémentaires et autres réunions d’harmonisation vont s’ajouter aux services déjà chargés que l’on nous impose.
Mais au-delà, l’organisation locale des épreuves va mécaniquement augmenter les tensions et la conflictualité avec les élèves et les familles, ainsi qu’avec la direction dont les objectifs en terme de résultats pour l’image de l’établissement généreront inévitablement des pressions sur les enseignants.
Un vague cadrage national
Les circulaires organisant les Épreuves Communes de Contrôle Continu renvoient toute la charge de son déroulement sur les personnels en plus de leur service normal d’enseignement.
Vous trouverez ci-dessous notre version décryptée de ces textes :
Quand on écoute l’interprétation de certains chefs d’établissement, on croit rêver : les épreuves devraient avoir lieu sans aucun impact sur le fonctionnement normal de l’établissement, sans banalisations d’heure de cours, pendant les heures de cours (concentration optimale pendant les intercours avec le bruit dans les couloirs, épreuves de 2h, 120 minutes, sur 2 créneaux heures de cours de 55min,...), dans les salles de cours habituelles (à 2 par tables), un seul surveillant (pas de sortie aux toilettes ?), sans rémunérations spécifiques ni allégement de service pour les corrections, ...
Une situation inacceptable
Le SNES-FSU continue de demander l’annulation urgente de la première session de ces E3C, et la transformation de la seconde en épreuves nationales en juin. Si le ministère persiste à imposer ces nouvelles épreuves, il exige qu’un cadrage strict soit mis en place, afin de garantir au maximum l’égalité de traitement entre les candidats.
Le passage des E3C doit se dérouler dans les conditions de l’examen :
Deux surveillants par salle, salle dédiée..., sur un temps banalisé et clairement identifié comme étant celui d’une épreuve de bac. L’ensemble des épreuves doit être organisé sur une période courte et définie nationalement.
La convocation des correcteurs et la répartition des copies doivent être gérées par les services rectoraux des examens. Les inspections doivent organiser en amont des réunions d’entente afin de préserver des critères homogènes d’évaluation. Tous les correcteurs doivent bénéficier d’une décharge de cours et de la rémunération prévue par les textes pour cette charge supplémentaire de travail.
Agir dans les établissements
D’ores et déjà des collègues se mobilisent dans les établissements et obtiennent des aménagements, ici une heure de concertation pour les choix de sujets et une heure pour établir des barèmes communs de corrections, là 30 minutes de temps de correction par copie...
Puisque les modalités d’organisation sont renvoyées à l’autonomie des établissements, le chef d’établissement, quoi qu’il en dise, a la main pour permettre des conditions d’examens
- améliorant l’égalité entre les candidats :
- Un sujet identique pour tous les élèves pour chaque épreuve.
- Des épreuves réalisées à la même heure par tous les élèves.
- L’installation d’un élève par table dans les salles d’examen.
- Des salles d’examen avec au moins deux surveillants.
- Du temps de concertation pour harmoniser les barèmes de correction
- améliorant les conditions de travail des personnels :
- Du temps de concertation pour le choix des sujets
- L’installation d’un élève par table dans les salles d’examen.
- Des salles d’examen avec au moins deux surveillants.
- Du temps de concertation pour harmoniser les barèmes de correction
- Du temps de correction banalisé pour les enseignants.
- Des ordinateurs en nombre mis à disposition des correcteurs dans une salle dédiée.
Interpellons les autorités académiques (motions, courriers, pétitions) pour exiger
- un indispensable cadrage académique précis des épreuves
- des indemnités de corrections.
N’hésitons pas à interpeller collectivement l’inspection pédagogique par courrier, à alerter les parents d’élèves et à se réunir pour faire valoir ces revendications !
Faites nous remonter sur la boite e-mail de la section académique s3gre@snes.edu vos démarches et initiatives afin d’interpeller le rectorat lors des comités de suivi de la mise en place de la réforme et exiger ce qui se fera de mieux dans chaque établissement.
Et pour continuer la lutte contre cette réforme, des outils pour animer vos réunions :