Malgré nos revendications pour reporter les épreuves en juin, le ministère s’est entêté à maintenir le calendrier du bac sur un schéma qui désorganise gravement l’année de Terminale, entrave les apprentissages et pénalise les élèves.
La réforme du bac prévue depuis l’été 2019 se déploie pour la première fois dans son intégralité. Les épreuves de spécialités viennent de se tenir non sans une certaine tension et quelques désordres sans aucun lien avec le contexte social comme le montre les flottements sur cette épreuve de droit-économie en série STMG ou les élèves ont dû recommencer un nouveau sujet une heure trente après le début de l’épreuve.
La reconquête du mois de mars ?
Ce mois de mars a été des plus décousus dans les lycées, que ce soit avant les épreuves avec un rush inédit d’évaluations de fin de trimestre pour les conseils, de bouclage du programme évalué pour les épreuves, de révisions in-extremis, avec de nombreux cours supprimés comme les journées de révision concédées aux élèves à la dernière minute, les jours des écrits pour lesquels beaucoup d’établissements ont fait le choix raisonnable de supprimer tous les cours afin d’éviter notamment les bruyants déplacements inter-cours, ou après les écrits avec les cours de spécialité supprimés pour les terminales, la tenue des épreuves pratiques et expérimentales avec des élèves convoqués absents des cours, auxquels s’ajoutent les cours supprimés des collègues évaluateurs et les correcteurs des écrits.
Et après les épreuves de spécialités ?
C’est la première fois que les épreuves de spécialité ont lieu en mars, un impératif pour le fonctionnement de ParcoursSUP dixit la DEC de Grenoble en réponse à notre demande de report de la date limite de saisie des notes de corrections. L’expérience de ces mêmes épreuves en mai l’an dernier peut légitimement nous préoccuper au sujet de l’état de motivation des terminales pour terminer les programmes ce trimestre. Et ce n’est pas la pression du Grand Oral qui va mobiliser les élèves. Le 12 avril, à la publication des notes des épreuves de spécialités, beaucoup de terminales sauront s’ils ont déjà le baccalauréat. En effet ils auront les notes de 42 coefficients sur les 60 des épreuves et la note affectée aux 40 coefficients du contrôle continu n’évoluera guère dans ce sixième trimestre.
Précipitations, impréparation et désorganisation.
Dans la start-up nation de Macron on manœuvre à vue, on est agile et on croit pouvoir conduire un poids-lourd comme un vélo BMX !
Ce sont des dizaines de milliers de professeurs, des centaines de milliers d’élèves qui font les frais de cette gestion inconséquente, où la réglementation évolue à coup de tweets ministériels !
Le SNES demande une audience à la Direction des Examens et Concours.
L’année n’est pas encore terminée et les occasions d’être maltraités sont encore bien nombreuses. Nous avons sollicité une audience à la DEC pour les épreuves à venir en portant cette année encore vos revendications. Nous aborderons notamment les lourdes corrections des écrits de philosophie et de français mais aussi les oraux de français et du Grand Oral où la limitation du nombre de candidats par demi-journée et une mise en loge devrait être généralisées.
C’est le rôle de notre organisation syndicale de porter à la connaissance de l’employeur nos difficultés professionnelles et cette action porte pas à pas ses fruits comme le montre la dispense de surveillance d’épreuves officiellement actée en juin pour les enseignants de lettres et de philosophie de correction au baccalauréat (Cf. le BO n°35 du 22 septembre 2022)