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Le bureau académique réuni 27 mai a fait le point de la situation et envisagé les perspectives de prolongement aux actions menées depuis plusieurs mois.
Des mobilisations réussies.
Malgré le difficile calendrier du troisième trimestre, avec le zonage du retour des congés de printemps et les différents jours chômés du mois de mai, la pression des personnels ne s’est pas relâchée, qu’il s’agisse des temps forts nationaux des 1er, 15, 18, 22 et 24 mai ou des initiatives locales ou de secteurs. Avec les lycéens et les parents d’élèves tout au long de la période, mais aussi dans le cadre d’appels plus large, avec l’ensemble des personnels de l’éducation, des fonctionnaires et agents publics le 22, comme avec l’ensemble des travailleurs le 1er, les personnels du second degré ont affirmé avec force et détermination leur refus des suppressions de postes pour la rentrée prochaine, leur refus de la transformation de ces postes en heures supplémentaires, leur exigence d’une véritable revalorisation qui passe par des mesures indiciaires et de carrière et non par de maigres indemnités au titre de travaux supplémentaires, leur refus de voir casser leurs statuts et dénaturer leurs métiers . L’ampleur de la manifestation nationale du 18 mai à l’appel de la FSU a également témoigné de cette détermination. Plus de mille représentants de l’académie de Grenoble, venant des cinq départements, ont participé à cette manifestation.
Les fruits du rapport de force.
Si le ministre affecte de tenir l’orientation politique de suppressions massives d’emplois publics transformés en heures supplémentaires imposées pour la rentrée prochaine, nos actions ne sont pourtant pas restées sans effets : au plan local, devant la mobilisation de certains lycées, la réalité des suppressions de postes est souvent inférieure à ce qui avait été dans un premier temps annoncé ; mais plus largement nos actions pèsent déjà sur la poursuite de cette politique les années suivantes, en particulier sur la préparation de rentrée en cours, les arbitrages à venir sur la loi de finance 2009 et donc les moyens de la rentrée suivante ; il est significatif qu’aucun parlementaire de la majorité, interpellé par la section académique, les sections départementales et locales, n’a cru devoir défendre la politique mise en œuvre et le budget qu’il a voté. Par ailleurs le ministre ne cesse de différer la publication de son « livre blanc », initialement annoncé en mars : les décisions concernant nos statuts, nos services, nos rémunérations et nos carrières, suite au « livre vert » de la commission Pochard, sont retardées sous l’effet de nos mobilisations. Nous ne sommes bien sûr pas à l’abri de mauvais coups pendant l’été, contre lesquels il nous faudra réagir, mais le retard pris dans l’annonce de décisions, alors que Xavier Darcos avait lui-même remis un rapport sur ces questions il y a plus d’un an, montre bien l’embarras du gouvernement et le trouble que nous avons su semer. Le retard pris à communiquer les contingents de hors classe relève de la même hésitation du ministère et de sa volonté de faire du volume de promotion un élément du rapport de force, comme en témoigne le courrier adressé par le ministre aux organisations syndicales au soir du 18 mai.
Poursuivre l’action en juin.
Le bureau académique invite les S1 et l’ensemble des collègues à maintenir la pression en juin : refus des HS et en particulier engagement à refuser les enseignements en HSE ; préparation de la répartition des services sans HS dans les conseils d’enseignement ; poursuite de l’information en direction des parents et de l’opinion ; actions communes avec les familles ; poursuite de l’interpellation des parlementaires. Au plan national, le SNES et la FSU ont porté dans les réunions intersyndicales, de l’éducation comme de la fonction publique l’idée d’une nouvelle journée nationale d’action et de grève en proposant la date du 6 juin. Le SGEN et l’UNSA ont fait le choix de « suspendre » les actions jusqu’à la rentrée. Ce point de vue n’est pas celui du SNES qui a mis en débat cette perspective de grève et appelle les personnels à se prononcer sur la poursuite des actions. Cela est d’autant plus nécessaire que d’autres secteurs sont actuellement en lutte : dans la FP, les personnels du trésor et des impôts engagés dans une lutte contre les restructurations de leur secteur ; les fédérations de fonctionnaires FSU, CGT et solidaires viennent de prendre la décision d’une semaine d’actions du 9 au 13 juin et appelle le 10 juin à un temps fort des mobilisation par une journée de grèves etde manifestations ; dans le privé et certaines entreprises publiques des luttes se développent également, en particulier sur les questions de salaires, de pouvoir d’achat ou sur les 35 h. Nous devons tenir compte de ce contexte pour ne pas relâcher la pression et avancer nos propres dossiers : au-delà de nos exigences de moyens pour l’éducation, du refus des suppressions et des HS, nous devons dénoncer l’alourdissement constant de notre charge de travail, qu’il s’agisse des missions de Professeur Principal, visant à compenser l’insuffisance de recrutement des COPsy et la dénaturation de leurs missions, ou des nouvelles conditions d’examens (EAF ; « compétences » de langues, etc.). Sur le même plan que les suppressions de postes et les HS imposées, nous devons mettre en évidence les compléments de service éloignés et non réglementaires et relancer la question de la prise en charge des frais de déplacement, en lien avec le pris actuel des carburants.
La question du baccalauréat.
Plusieurs collègues, individuellement ou au nom de leur S1 ont posé la question de la grève de la surveillance des épreuves du baccalauréat. Le bureau académique estime que, si nous sommes dans un contexte de grève plus ou moins large au moment des épreuves, le mouvement de grève concerne l’ensemble des obligations de service, et donc également la surveillance ou la participation à des jurys d’examens. En revanche il serait dangereux et peu efficace de cibler précisément le baccalauréat ; en dehors des orientations de fond du pouvoir prêt à saisir n’importe quel prétexte pour en finir avec le bac actuel et en faire un diplôme d’établissement établi sur le contrôle en cours de formation, le risque est grand de voir une telle action nuire à notre combat au lieu de lui profiter ; en effet, cette initiative est de nature à diviser le mouvement au lieu de l’élargir : coupure avec les parents, avec les élèves, mais surtout divisions entre nous ; il est difficile quand on a passé l’année à préparer des élèves à réussir, de consacrer les trois dernières semaines à mettre en cause cette activité et les objectifs poursuivis. Enfin le combat syndical tend à rechercher les rassemblements les plus larges, non à déléguer à une minorité de collègues la responsabilité de la poursuite de l’action. Mais le débat doit se poursuivre : une modalité d’action n’est pas bonne ou mauvaise par nature, elle doit d’abord être collectivement décidée, collectivement assumée, collectivement mise en œuvre. Il nous faut donc, ensemble, mener ce débat en ayant bien à l’esprit la totalité des paramètres.
Au-delà de cette nécessaire poursuite des actions en juin, la CA académique du 20 juin aura à préparer la CA nationale des 24 et 25 juin et à faire des propositions de relance de l’action à la rentrée. D’ores et déjà les S1 peuvent en discuter et faire connaitre leurs propositions sur la liste de diffusion.