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La FSU conserve ses 5 sièges sur 10 au comité technique académique. Tout d’abord, un grand merci à nos électeurs, et nos syndiqués. Ce résultat a été rendu possible par la présence sur le terrain, le dévouement et la force de conviction de nos militants qui se sont investis totalement dans la promotion d’un syndicalisme au service des collègues. Maintenant, nous avons à cœur, tous ensemble, de poursuivre le développement et la promotion des valeurs qui sont les nôtres : défense des collègues, combat pour notre revalorisation, et engagement pour le Service Public d’Éducation.
Cependant, ces résultats en baisse de six points, sont décevants, et illustrent les difficultés auxquelles nous sommes confrontés et sont sources d’inquiétude.
La participation au scrutin est certes en léger progrès par rapport à octobre 2011, mais elle reste bien en-deçà des 70% dont nos professions étaient coutumières jusqu’en 2008, date du dernier scrutin organisé à l’urne. Les modalités du vote électronique ont cette année encore été une entrave au vote, en particulier pour le corps enseignant, en particulier chez nos collègues contractuels et AED.
Les résultats témoignent d’une mobilisation cultivant une forme d’âge d’or, de collègues sensibles à des thématiques conservatrices, tant dans le domaine pédagogique que social. Cela traduit une crise profonde de nos professions, en butte aux difficultés scolaires, à l’explosion d’inégalités sociales et à la montée de postures réactionnaires et protestataires. L’abstention exprime aussi un profond sentiment de désarroi.
L’impossibilité dans laquelle nous nous trouvons depuis 2012 d’obtenir une revalorisation de nos professions, pourtant urgente, a pesé lourd dans ce résultat. Le maintien de logiques d’austérité budgétaire et le choix assumé de baisse de la dépense publique, soutenus par le bloc dit réformiste, sont des blocages majeurs qui restent à surmonter. L’absence de remise en cause par le gouvernement de la réforme Chatel des lycées, les logiques managériales exacerbées ou encore la dégradation des conditions d’exercice en lien avec la hausse des effectifs, pèsent lourdement.
Dans un contexte de discrédit du politique et de désillusion, notre ligne, dans des débats complexes n’a pas toujours été jugée suffisamment lisible. Ce d’autant que certains syndicats, dans une dérive électoraliste contestable, se sont livrés à une entreprise de désinformation.
Nous devons résister sur nos choix et nos valeurs.
Dans une situation politique et sociale délétère, marquée par la désillusion et le repli sur soi, dans un environnement professionnel complexe sur lequel pèse la difficulté scolaire, alors que l’horizon économique, social et politique reste incertain, nous voulons vous assurer de notre détermination intacte à défendre le service public d’Éducation et ses personnels.
Le SNES-FSU reste convaincu que le syndicalisme de transformation sociale peut être utile pour promouvoir une conception progressiste et démocratique du système éducatif. Il continue à travailler à un rassemblement des forces syndicales unitaires, rassemblement nécessaire pour renverser un rapport de forces aujourd’hui trop défavorable aux salariés et aux fonctionnaires.
Nous lançons un appel à renforcer le SNES-FSU, par la syndicalisation, par l’entrée active dans le militantisme, par l’action syndicale sur le lieux de travail et dans les équipes professionnelles, pour convaincre un nombre plus grand de collègues de nous rejoindre, de se rassembler, et d’œuvrer pour la revalorisation de nos métiers et le renouveau de l’école du progrès social.
Nous prenons une place très active dans la bataille engagée sur l’éducation prioritaire. A l’heure où tous les chiffres montrent que le nombre d’enfants pauvres augmente, il n’est pas question de voir se construire une carte de l’éducation prioritaire sur fond de baisse des moyens, et a fortiori dans un contexte d’embargo sur les chiffres qui ont fondé ces choix. Cela doit enclencher notre mobilisation sur le collège, où nous devons être offensifs sur nos propositions, et également sur la préparation de la rentrée. Les hausses démographiques rendent indigents les moyens alloués, d’ailleurs toujours au détriment d’autres ministères, et comme par ailleurs, la crise de recrutement sévit plus que jamais, nos conditions de travail, celles de nos élèves (effectifs notamment) passent dans le rouge foncé, voire violet.
La section académique prépare et diffusera des cartes de vœux à rapporter pour la CA du 20 janvier : nous irons les apporter au Recteur. Il s’agit ainsi de préparer un temps fort d’action et de grève sur ces revendications : rentrée prochaine, salaires et conditions de travail éducation prioritaire et formation des maîtres.
Nos collègues en formation sont dans la bagarre, les TZR sur leurs conditions de travail, les établissements REP chassés de la nouvelle carte.
C’est ensemble, au coude à coude, que nous nous donnons rendez-vous en janvier.
Que ce temps de repos, enfin, permette à chacun de refonder son énergie.