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Le Premier ministre a annoncé le 28 mai les modalités de poursuite du déconfinement, à partir du 2 juin :
– l’oral de français est annulé pour cette session ;
– les collèges accueilleront les élèves de tous les niveaux dans notre académie ;
– dans les lycées de notre académie, les élèves au moins d’un niveau devront être accueillis, les autres pouvant être reçus dans le cadre d’entretiens individuels.
L’annulation de l’oral de français est un soulagement pour les élèves et les professeurs concernés, après une longue période d’attente.
Depuis plusieurs semaines, le SNES-FSU est intervenu sans relâche, y compris en prenant l’initiative d’une très large intersyndicale, avec les parents d’élèves et les élèves, pour pointer le non sens sanitaire et pédagogique de cette épreuve. Jusqu’au bout, le ministre a tenté de passer en force. Mais il a fini par écouter les organisations syndicales, un précédent dont il ferait bien de s’inspirer pour la suite…
Les notes de service sur la session 2020 du DNB et du Bac seront publiées au BO du 4 juin. Le point sur la situation sur le site du SNES-FSU.
La poursuite de la réouverture des établissements s’accélère dans les discours politiques. Mais dans la réalité comme l’a montré l’exemple des collèges ces derniers jours, nous savons qu’elle est complexe à mettre en œuvre. Les enjeux pédagogiques et sociaux nécessitent du temps et une réflexion collective.
Nous avons mis en ligne une enquête sur la réouverture des collèges. Merci de la renseigner massivement afin d’avoir une vue globale de ce qui se passe dans notre académie et pouvoir intervenir dans les instances à venir (une enquête lycée est en préparation).
Il est illusoire de penser que mardi 2 juin, dans les collèges, tous les niveaux pourront être accueillis, comme cela a été annoncé par le ministre.
Les entretiens individuels pour les élèves de lycées ne s’improvisent pas, surtout quand les conseils de classe sont terminés... Loin des annonces dictées par l’agenda politique, agissons à tous les niveaux pour que cette réouverture ne se fasse pas à marche forcée : respect impératif du protocole sanitaire, refus de toute dérégulation de l’organisation pédagogique car ce serait autant de précédents dangereux par nos métiers.
Vous trouverez ci-dessous les outils indispensables pour agir dans vos établissements.
Concernant les droits des personnels, le Rectorat a publié une note de service détaillant le protocole académique et précisant les situations des personnels vulnérables ou devant faire face à des problèmes de garde d’enfant. A partir du 2 juin, nous ne pouvons que constater que la pression sur les personnels ne fera qu’augmenter dans les établissements avec la nécessité de fournir toujours plus de justificatifs et un discours « encourageant » à faire jouer la clause des « professions prioritaires » pour la scolarisation.
Avec la FSU, le collectif « Plus jamais ça »
La crise sanitaire confirme les impasses de notre modèle économique et social. La FSU contribue activement à la réflexion et l’action pour le Monde d’après, en étant notamment moteur du collectif « plus jamais ça ». Dernière initiative en date, la publication d’un plan de sortie de crise, à découvrir ici.
Les outils pour agir
Sur le plan de reprise académique :
La rectrice a convoqué un CTA extraordinaire le 14 mai sur la réouverture. Le plan de reprise académique rappelle les conditions pour les personnels vulnérables, contraint de garder leur enfant ou ne souhaitant pas reprendre en présentiel. Le plan académique et les mesures sont détaillés ici.
Sur l’analyse pédagogique de la réouverture : voir l’article l’École n’est pas une garderie
Avis du CHSCT A du 6 mai 2020 et Mémo action collective
Vous trouverez ci-dessous les avis adoptés lors du CHSCT académique, point d’appui pour les actions dans vos établissements :
Le SNES-FSU national a mis en ligne un mémo action collective autour de 4 fiches :
– Éléments réglementaires en matière de santé au travail et de responsabilité ;
– Agir dans l’établissement ;
– Des outils pour l’action ;
– Droit d’alerte et droit de retrait.
Si les mesures sanitaires priment, il faut également refuser tous les arrangements dans les établissements contraires aux droits des personnels (respect de nos obligations de service, refus d’une charge de travail qui explose avec le distanciel et la présence devant les élèves, respect de notre liberté pédagogique).
Voir également la fin de l’article pour organiser une HMIS.
4 mai : Circulaire relative à la réouverture des écoles et établissements et aux conditions de poursuite des apprentissages
Le Ministère a publié une circulaire relative à la réouverture des écoles et établissements et aux conditions de poursuite des apprentissages.
La circulaire rappelle les principes :
– ouverture des collèges le 18 mai dans les seuls départements « verts » ;
– scolarisation des élèves en présentiel repose sur le libre choix des familles ;
– les personnels qui ont une vulnérabilité de santé au regard du virus Covid-19 ou qui vivent avec une personne ayant cette vulnérabilité ne doivent pas être présents aux mois de mai et juin ;
– les cours se déroulent en groupe comprenant au maximum 15 élèves dans le respect des règles de distanciation, de manière alternative et selon des modalités (un jour sur deux, deux jours consécutifs sur quatre ou une semaine sur deux) déterminées par les IEN et les chefs d’établissement en concertation avec les équipes pédagogiques ;
– les professeurs qui assurent un service complet en présentiel dans l’établissement ne sont pas astreints à l’enseignement à distance. L’enseignement à distance pour les élèves restés chez eux est assuré par les professeurs qui sont aussi à domicile.
Pour les collèges, la prérentrée des professeurs a lieu au cours de la semaine du 11 au 15 mai afin d’accueillir les élèves le 18 mai.
Les règles de distanciation et les gestes barrières sont indispensables. Si ça n’est pas le cas, exigez une préparation à distance.
La circulaire définit ensuite les priorités lors des premiers jours d’accueil, puis les priorités pour les apprentissages avec des fiches d’attendus par niveau et par discipline et rappellent les procédures pour l’orientation.
Rien n’est indiqué concrètement pour l’organisation pédagogique. A part « de manière alternative et selon des modalités (un jour sur deux, deux jours consécutifs sur quatre ou une semaine sur deux) », l’organisation est renvoyée aux établissements.
Sur l’analyse pédagogique de la réouverture : voir l’article l’École n’est pas une garderie
Dans cette période de préparation de réouverture, il est important d’agir pour qu’a minima, les actions listées dans le protocole national (voir ci-dessous) soient mises en œuvre et pour que des exigences supplémentaires soient mises en place car la version définitive du protocole est en deçà de la version initiale : 15 élèves dans une salle de 50m2, c’est trop car cela ne permet pas de respecter les distances de sécurité. Les élèves doivent porter leurs masques tout au long de la journée, y compris, en classe, et non pas seulement quand les règles de distanciation physique ne peuvent être respectées. L’État ne peut se défausser sur les familles pour l’achat des masques sauf à tenter de cacher son incurie dans la gestion du stock de masques depuis 3 mois.
Vous trouverez un FAQ sur le site sur SNES national.
Déconfinement : le calendrier exposé par Edouard Philippe{{}}
18 mai : réouverture des collèges
A partir du 18 mai, les collèges pourront rouvrir dans les « départements verts » (où le virus circule peu), mais seulement pour les classes de 6e et 5e, et sur la base du volontariat des parents.
Les élèves de 4e et 3e continueront pour l’instant l’enseignement à distance. La décision sur leur éventuel retour en présentiel sera prise fin mai.
Pas avant le 2 juin : réouverture des lycées
Les lycées ne rouvriront pas avant le 2 juin. Les lycées professionnels devraient être les premiers à accueillir de nouveau des élèves. Un calendrier plus précis devrait être annoncé fin mai.
Les BTS et les premières années prépas seront soumis au même régime que les lycéens, tandis que les deuxièmes années de prépa ne devraient pas revenir en classe.
Quelles garanties sanitaires ?
Le Ministère a publié le protocole sanitaire pour les collèges et lycées :
Après des semaines de cacophonie, la profession attendait de la clarté, mais surtout des garanties sanitaires ! Avec les annonces d’Edouard Philippe, elle n’a eu ni l’une ni les autres. Les craintes que nous avions ne sont ainsi pas levées, et les exigences sanitaires que nous portons pour protéger les personnels et l’ensemble des familles ne trouvent pas de réponses précises pour le moment, tant les mesures annoncées semblent pour beaucoup irréalistes : distanciation d’un mètre dans les classes, repas dans la classe...
Mais déjà, chacun aura perçu les nombreuses et évidentes incohérences : discours sur le creusement des inégalités sociales mais évident renoncement aux enjeux d’une école républicaine pour tous, notamment par le volontariat qui ne fera que renforcer plus encore ces inégalités ; 15 élèves par classe maximum quand les rassemblements dans des lieux publics et privés de plus de 10 personnes sont interdits ; retour partiel des élèves les plus jeunes qui, s’ils manquent en effet d’autonomie, ne sont pas les plus à même de respecter les consignes sanitaires ; etc.
Le gouvernement assume donc la ligne libérale sur le fond, et hasardeuse dans la méthode, annoncée par E. Macron : des dates de reprise sans lien avec l’assurance pourvoir assurer la sécurité sanitaire ; le renvoi au local les modalités de réouverture ; la mise en avant du socialement très inégalitaire volontariat des parents ; etc.
Le signal envoyé consiste à réduire l’Ecole à une garderie - ce qu’elle n’est pas. Il s’accompagne du risque de voir imposées aux personnels des pressions de tous ordres : stress sur les questions de santé, multiplication des tâches pédagogiques - qui plus est en cumulant le présentiel et le distanciel -, absence de cadrage pédagogique et professionnel clair et adapté à la situation, dérives locales remettant en cause les qualifications et statuts ; injonctions contradictoires de tous ordres, etc. Bref, la vigilance s’impose.
Avec les annonces d’E. Macron et E. Philippe, les conditions ne sont hélas toujours pas réunies à ce jour pour éviter une nouvelle improvisation généralisée à grande échelle, après celle du confinement et de la « continuité pédagogique ». La différence, c’est que cette fois-ci, les risques sont d’un tout autre ordre pour toute la population !
Plus que jamais, le SNES-FSU est mobilisé pour peser sur les choix qui sont pour le moment à l’œuvre. Si nous sommes toutes et tous conscients des limites posées par la distanciation d’avec les élèves dans le cadre du confinement, de la nécessité et du désir de renouer avec l’interaction avec les élèves qui fait le coeur de nos métiers, ce ne peut en aucun cas être en prenant ou en faisant prendre aux autres des risques sanitaires inconsidérés ou en suivant des procédures hasardeuses !
Retrouvez ici nos informations nationales
Le temps de l’action est revenu
Le SNES-FSU intervient à tous les niveaux pour exiger la satisfaction de sa revendication de disposer d’un protocole sanitaire validé par les autorités scientifiques, à sa mise en place effective et efficiente sur le terrain. Pour appuyer ses démarches, il appelle :
– à participer aux Heures Mensuelles d’Information Syndicale organisées sous forme dématérialisées dans les établissements avant la reprise, et à y organiser l’exigence de la transparence totale sur les conditions sanitaires et matérielles de celle-ci dans tous les établissements (du matériel est d’ores et déjà disponible pour interroger les directions des établissements, du matériel complémentaire est en cours de développement) ;
– à signer et faire signer l’appel « Plus jamais ça » pour la construction d’alternatives sociales et politiques à la crise actuelle.
Dans le contexte actuel, et même pendant le confinement, faire vivre le collectif n’est pas chose aisée, mais il est fondamental de pouvoir échanger dans un cadre syndical entre personnels de l’établissement.
Comment organiser une HMIS ?
La situation, inédite à tous égards, notamment pour ce qui concerne nos conditions de travail, demande une réflexion et des positionnements collectifs. Ceux-ci peuvent permettre de contrer les dérives et injonctions émanant des personnels de direction concernant les conditions locales de télétravail, et de commencer à se positionner collectivement suites aux annonces de reprise à partir du 18 mai : à mesure que se précise la réouverture progressive des établissements, échanger dans un cadre syndical devient une nécessité.
Se réunir localement (à distance !) dans un cadre syndical doit permettre de construire les conditions d’une reprise quand la situation sanitaire le permettra et d’exiger la mise en place de protocoles sanitaires validés scientifiquement afin de garantir la sécurité des personnels et des élèves. Il s’agit aussi de construire une réponse collective aux dérives locales et exiger la mise en place des revendications portées par le SNES-FSU et s’assurer de la possibilité de leur mise en œuvre dans les établissements, en déclinaison du cadrage sanitaire national.
Pour organiser votre HIS à distance, de nombreuses possibilités existent.
Nous vous recommandons de n’utiliser que des outils libres ou validés par l’Éducation nationale.
– Classes virtuelle du CNED
– Ma Cl@sse Virtuelle Via
D’autres outils libres existent :
– Framatalk
– Jitsi Meet
Pour soulager les serveurs de Jitsi et de Framasoft, petite association , vous utiliserez de préférence leur outil avec les serveurs mis à disposition de l’EN par Scaleway : https://educnat-ensemble.scaleway.com/
Des outils pour nourrir les débats en heure d’information syndicale :
– faire le point sur la « continuité pédagogique » ;
– informer et mobiliser pour défendre les droits des personnels ;
– intervenir à l’aide du FAQ réouverture sur le site du SNES-FSU national ;
– préparer les CA qui auront sûrement lieu dans les établissement à l’aide du document ci-dessous ;
– et bien sûr la dernière US !
Attention ! Le CA n’a pas la compétence de fixer lui même les conditions de rentrée, elles sont de la responsabilité du chef d’établissement ; la réunion du CA ne peut avoir donc vocation à valider un quelconque protocole, puisque les personnels ne peuvent en porter la responsabilité ultérieure. C’est en revanche une instance légitime où faire apparaître difficultés éventuelles et garanties exigées, si nécessaire par écrit. .
Cette page sera mise à jour régulièrement sur les moyens d’actions dans les établissements (droit d’alerte, droit de retrait...) si les conditions d’une reprise ne sont pas mises en œuvre.